Je vous partage aujourd’hui un super article de Marie-Pier sur le succès versus l’échec.
— Patrick Dufficy —


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« Certaines de tes plus grandes avancées, tu les as jugées comme des échecs, et certaines de tes plus profondes retraites, tu les as considérées comme des succès. »
– Un cours en miracles –

J’ai rencontré pendant plusieurs mois un très grand défi. Je me suis battue comme je ne m’étais encore jamais battue de ma vie… J’ai été poussée au bout de moi-même. J’ai accepté de me plier et déplier, et replier encore comme une feuille d’origami. J’ai marché les yeux bandés vers l’inconnu… Tout ça, pour un idéal que je portais au fin fond de mon âme. Je me sentais appelée à persévérer contre vents et marées, et je me suis écoutée. Ça semblait probablement fou, par moments, mais je savais dans mes tripes que j’étais sur le bon chemin.

Je n’ai finalement pas atteint mon but. Eh non… La vision qui m’habitait si profondément et dans laquelle j’avais tant investi n’est pas devenue réalité. Je savais que c’était une possibilité, car le risque était évident depuis le début, mais ce n’en fut pas moins douloureux.

Voici ce qui me fascine : si j’avais atteint mon objectif, mon histoire serait généralement interprétée comme une belle histoire de persévérance. Une histoire de «Quelles que soient les apparences, tout est possible… La vie est forte et il faut se faire confiance!». Mais puisque la situation ne s’est pas dénouée comme je l’aurais souhaité, la plupart des gens verraient le tout comme une défaite. On dirait peut-être que je n’ai pas assez lâché prise… Certains avanceraient probablement que j’étais en déni. Bref, on tirerait une leçon que je n’ai pas apprise. Or (et c’est la partie qui me fascine…), dans les deux cas – que j’aie obtenue le résultat désiré ou non –, j’aurais fait exactement la même chose.

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Le résultat est généralement ce qui nous amène à définir ce qui est une réussite et ce qui ne l’est pas. N’est-ce pas totalement, incroyablement ridicule, quand on y pense? Car premièrement, il y a généralement bien des facteurs hors de notre contrôle qui peuvent influencer notre récolte. Mais surtout… Mon Dieu, la vie est plus complexe et nuancée que cela! Parfois, ce qui semble être un échec est la meilleure chose qui puisse nous arriver. Parfois, on a simplement besoin de vivre l’expérience vers laquelle on se sent appelé, et le résultat est bien secondaire pour la partie de notre être qui nous y a guidé. Ou parfois, notre tête peut nous dire de «faire la bonne chose», mais on sent dans nos tripes qu’on a besoin d’aller jusqu’au bout de la situation. Bref, quand on se rappelle l’ampleur de la vie, notre façon de juger ce qui se passe est assez limitée merci.

Ainsi, la question est donc : si on ne peut se fier aux apparences, qu’est-ce qu’un succès, et qu’est-ce qu’un échec? Comment savoir si le constat est positif ou non?

Personnellement, j’ai recours à des questions comme : ai-je été à l’écoute de mon être profond? Me suis-je respectée? Étais-je motivée par la peur ou par l’amour? Et pas besoin d’une grande analyse… On connaît toujours la réponse intuitivement.

Donc en ce qui me concerne, quand j’explore le tout, en ce qui a trait à la situation que j’ai vécue (il s’agissait d’une relation amoureuse, mais ça aurait pu être n’importe quoi), c’est à peu près 85/15. Environ 85 % des choix que j’ai faits étaient courageux, en alignement avec mon chemin de vie et ancrés dans l’amour (par opposition à la dépendance). Et il y a un 15 % où j’étais motivée par la peur et où j’ai vraiment dépassé une ligne.

Donc ç’a été une «erreur» à 15 %, et un «succès» à 85 %. Et si l’histoire s’était conclue avec un mariage sur le bord de l’océan, avec des dauphins qui font des pirouettes à l’horizon et une performance surprise de Pavarotti… Eh bien, ça aurait été une «erreur» à 15 %, et un «succès» à 85 % également.

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Personne ne peut définir ce qui est positif ou négatif pour nous. Ce n’est pas parce que ça a l’air d’un échec que c’en est un. Ce n’est pas parce que ça a l’air d’un succès que c’en est un, non plus. Généralement, c’est un peu des deux. En fait, c’est toujours un peu des deux. Il est vrai que si on sort meurtri d’une expérience, on a probablement quelque chose à apprendre. Mais on a toujours quelque chose à apprendre! Parfois, l’opportunité de croissance peut même être encore plus grande lorsqu’on est en plein cœur de notre rêve, avec un coulis au chocolat et une cerise sur le dessus. Les «leçons» sont à l’intérieur de nous, non pas dans la situation.

Ainsi, on peut constater qu’on se prive de beaux déclics si on fait moins d’introspection quand on considère avoir réussi. Et on se crée beaucoup de lourdeur inutile en déduisant automatiquement qu’on a failli lorsque les choses ne vont pas comme on l’aurait choisi. On gagne donc tellement à laisser un peu d’espace autour de nos constats, quels qu’ils soient. Et en fait, peut-être pourrait-on même s’offrir une pause de jugement et d’évaluation, occasionnellement… Oui, peut-être pourrait-on arrêter de chercher des leçons à apprendre, de temps à autre, et utiliser cette énergie pour s’envelopper de bonté et d’amour, tout simplement. Car n’est-ce pas ce que toutes ces leçons et ces pseudo échecs tentent de nous apprendre, ultimement?

Bon lundi magique! (Si vous connaissez des personnes qui ont le sentiment d’avoir failli, j’apprécierais grandement si vous partagiez ce message avec eux. Merci!)

Source: Matin Magique
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